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Les corporations féminines

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Message par Merl1 Ven 6 Juin - 15:57

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Et les femmes dans tout cela, «Notre Avenir Français», journal aujourd'hui disparu publia sous la plume de J.Guilbert,un article intéressant à ce sujet: «Les femmes de l'Empire germanique, comme les Françaises de l'époque d'ailleurs, sont fortes et indépendantes. Au XVème siècle, une Madame Liblar, épouse d'un commerçant de Cologne, dirige, sous son propre nom, l’un des principaux ateliers de soieries de la ville. A Francfort-sur-le-Main, on compte, entre le XIVème et le XVIème siècle, 65 corps de métiers uniquement féminins(entre autres, la brasserie).Les femmes sont majoritaires dans 17 autres corporations et à égalité avec les hommes dans 38 autres, tandis que 81 professions sont à prédominance masculine. Ce qui distingue les corporations féminines c'est, parfois, leur plus grande ouverture d'esprit: certaines d'entre elles acceptent de prendre en apprentissage des enfants illégitimes".(Barbara Beuys).

Les femmes sont parties prenantes dans les affaires corporatives : « Il arrive que des femmes siègent parmi eux, même dans des corporations qui ne sont pas spécifiquement féminines : à Paris, les marchands de grains, formés en métier juré en 1595, doivent avoir deux femmes parmi leurs quatre jurés ; chez les filassiers de Rouen, la moitié des gardes sont des femmes. Là où les maîtres sont divisés en anciens et modernes, d’ordinaire, leurs chefs sont choisis proportionnellement entre ces catégories.»


Ces communautés étaient des groupements spontanés à l’origine dont les conventions orales devinrent des coutumes, petites entités ou groupements de grandes industries, les associations ouvrières s’entourèrent de barrières juridiques et organisaient leur vie à l’image de la famille.« Voyez, à Paris, en 1745 : les six corps sont parrains d’un enfant dont le père est secrétaire du lieutenant général de police ; en 1777 encore, à Toulouse, un jour de fête où trois métiers associés ont fourni une compagnie de trente hommes, « la femme à Maître Reuchin….a accouché d’un garçon et l’a donné au corps des selliers, des esperonniers et des chapeliers, qui l’on accepté ; et on l’a baptisé, l’après-dîner, avec des étendards et armes, tous rangés, fifres et tambours ; et a été baptisé en telle pompe ; tous les trois corps ont été parrains ».

Les femmes étaient admises sans distinction et la maîtrise leur était ouverte : « leur caractère politique est bien essentiel et les amène à suivre le progrès de l’unité française, à s’intégrer dans la vaste construction monarchique de l’économie nationale, où elles subissent une discipline commune tout en gardant leur personnalité et, plus ou moins efficace, leur autonomie.»On retrouve dans les conseils de jurés des femmes (gardes, maïeurs, syndics, maîtres, consuls, bailes…), cela pour montrer combien celles-ci ne furent point écartés de la vie corporative et parfois même jurés dans des corpos non féminines…Ces experts chargés du contrôle technique, de la police professionnelle et de la juridiction. « A Paris, les marchands de grains, formés en métier juré en 1595, doivent avoir deux femmes parmi leur quatre jurés ; chez les filassiers de Rouen, la moitié des gardes sont des femmes. ».

La femme perdit par la suite beaucoup de libertés et Léa Marcou ("Le Monde-Dimanche"28/06/1981) commentant le livre de Barbara Beuys expliquait: « La famille médiévale est une communauté de vie où les enfants, très tôt mêlés au monde des adultes, acquièrent leur autonomie et quittent le nid de bonne heure. Et puis Luther vient...Dont les écrits, largement diffusés grâce à l'imprimerie, vont profondément transformer la société...Il épouse, en 1525, l'ex-nonne Catherine Von Bora...qui ouvre une pension de famille pour compléter le modeste salaire de son mari. Mais, dans la tranquillité de son cabinet de travail, il jette - affirme Barbara Beuys - "les fondements de la famille patriarcale et autoritaire et fait de celle-ci la cellule de base de l'Etat». Le premier devoir d'un enfant est d'obéir à ses parents - mais bientôt il ne sera plus question que du père...".

L'évolution du secteur tertiaire et la propagation des idées protestantes sur le paternalisme, éloigneront les femmes des professions corporatives."Une nouvelle catégorie sociale est née...et, avec eux, un nouvel idéal de vie familiale : l'épouse du marchand, de l'artisan, avait sa place au comptoir, à l'atelier, mais on n'emmène pas sa femme au bureau...Les corporations se sont peu à peu fermées aux femmes, mais, dans les logis, on tricote et on tisse...L'éducation du temps est rude: elle doit avoir pour objectif principal de briser la volonté de l'enfant, de ne jamais l'abandonner à lui-même. Mais parallèlement - on est tout de même à l'époque du rationalisme et des lumières (XVIIIe s) - on commence à s'interroger sur ce qui lui convient: des livres, et même des journaux pour enfants, font leur apparition...".
Mais n'allons pas trop vite dans le temps, ceci étant une parenthèse prouvant que les notions de puritanisme, d’autoritarisme ainsi que les conceptions "étriquées" de la pensée furent attribuées à tord au catholicisme. Il est malheureux que certains catholiques se comportent comme des protestants. Nous entendons parler de "libération de la Femme " mais regardons le Moyen-âge où celles-ci étaient plus libres qu'aujourd’hui. Elles acquièrent petit à petit des “libertés” qu'elles avaient autrefois nombreuses, en perdant quelquefois au passage, leur féminité au profit d'une soi-disant égalité dans la ressemblance à l'homme.

F.Winkler

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Message par GIBET Sam 7 Juin - 2:10

Oui notre instruction scolaire de l'Histoire de France occulte cette période que d'aucun considéraient comme "obscure"
Quand on s'approche trop près de la lumière on ne se brûle pas que les ailes, on s'aveugle au point de ne rien voir!!
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