Les "Cahiers noirs" de Heidegger
Page 1 sur 1 • Partagez
Les "Cahiers noirs" de Heidegger
En France, les plus ""grands"" penseurs se réclament du philosophe allemand. Mais voilà que ses "Cahiers noirs" sèment le désarroi chez ses fidèles.
En janvier prochain, pendant trois jours, une belle brochette de penseurs contemporains est invitée pour débattre d'un thème qui n'en finit pas d'exciter les esprits: le cas Heidegger. Le colloque s'intitulera «Heidegger et "les juifs"» et réunira Peter Sloterdijk, Philippe Sollers, BHL, Jean-Claude Milner, Blandine Kriegel, Barbara Cassin...
L'énoncé fait référence à la publication des «Cahiers noirs», qui viennent de révéler un Heidegger non seulement nazi (ce que l'on savait), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient).
Martin Heidegger était un homme d'une organisation extrême. Avant de mourir, en 1976, il avait établi à l'intention de la maison Klostermann, éditeur philosophique sis à Francfort, un plan détaillé de ses oeuvres complètes doublé d'un échéancier précis de leurs publications: 102 volumes, avec tous ses cours, de nombreux inédits, ainsi que d'intrigants «Cahiers noirs».
Jusqu'à présent, le plan était appliqué à la lettre, sous la supervision de Hermann Heidegger, fils cadet du maître, et de Friedrich-Wilhelm von Herrmann, qui fut son dernier assistant: deux rigides gardiens du temple, qui n'hésitèrent pas à censurer la préface écrite par Barbara Cassin et Alain Badiou à l'édition française des lettres à sa femme. C'est ce bel ordonnancement qui a été bouleversé cet hiver quand Klostermann a décidé d'anticiper la publication des «Cahiers noirs», avec trois volumes couvrant la période 1931-1941.
Peter Trawny a publié simultanément un petit essai, «Heidegger et l'antisémitisme», où il recense et analyse la quinzaine de passages des trois premiers volumes des «Cahiers noirs» consacrés au judaïsme.
L'ouvrage sort cette semaine en français, et sa lecture permet de mesurer les trois registres où se déploie l'antisémitisme de Heidegger:
1) l'association des juifs à «l'esprit de calcul»;
2) l'accusation de «vivre selon le principe racial», c'est-à-dire de rester entre eux, justifiant ainsi le rejet de la part des autres populations;
3) «l'absence de sol» et le déracinement, une thématique que Trawny estime directement inspirée par les «Protocoles des sages de Sion».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En janvier prochain, pendant trois jours, une belle brochette de penseurs contemporains est invitée pour débattre d'un thème qui n'en finit pas d'exciter les esprits: le cas Heidegger. Le colloque s'intitulera «Heidegger et "les juifs"» et réunira Peter Sloterdijk, Philippe Sollers, BHL, Jean-Claude Milner, Blandine Kriegel, Barbara Cassin...
L'énoncé fait référence à la publication des «Cahiers noirs», qui viennent de révéler un Heidegger non seulement nazi (ce que l'on savait), mais aussi antisémite (ce que ses défenseurs niaient).
Martin Heidegger était un homme d'une organisation extrême. Avant de mourir, en 1976, il avait établi à l'intention de la maison Klostermann, éditeur philosophique sis à Francfort, un plan détaillé de ses oeuvres complètes doublé d'un échéancier précis de leurs publications: 102 volumes, avec tous ses cours, de nombreux inédits, ainsi que d'intrigants «Cahiers noirs».
Jusqu'à présent, le plan était appliqué à la lettre, sous la supervision de Hermann Heidegger, fils cadet du maître, et de Friedrich-Wilhelm von Herrmann, qui fut son dernier assistant: deux rigides gardiens du temple, qui n'hésitèrent pas à censurer la préface écrite par Barbara Cassin et Alain Badiou à l'édition française des lettres à sa femme. C'est ce bel ordonnancement qui a été bouleversé cet hiver quand Klostermann a décidé d'anticiper la publication des «Cahiers noirs», avec trois volumes couvrant la période 1931-1941.
Peter Trawny a publié simultanément un petit essai, «Heidegger et l'antisémitisme», où il recense et analyse la quinzaine de passages des trois premiers volumes des «Cahiers noirs» consacrés au judaïsme.
L'ouvrage sort cette semaine en français, et sa lecture permet de mesurer les trois registres où se déploie l'antisémitisme de Heidegger:
1) l'association des juifs à «l'esprit de calcul»;
2) l'accusation de «vivre selon le principe racial», c'est-à-dire de rester entre eux, justifiant ainsi le rejet de la part des autres populations;
3) «l'absence de sol» et le déracinement, une thématique que Trawny estime directement inspirée par les «Protocoles des sages de Sion».
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Re: Les "Cahiers noirs" de Heidegger
Comment peut-on être nazi sans être antisémite?
GIBET
Messages : 2892
$ : 0
Re: Les "Cahiers noirs" de Heidegger
Tout comme :
comment peut on être communiste sans être antisémite ?
comment peut on être communiste sans être antisémite ?
Briard- Messages : 2137
$ : 0
Re: Les "Cahiers noirs" de Heidegger
Pour le nazisme c'est écrit dans ses textes fondateurs...à ma connaissance ce n'est pas le cas pour le communisme
GIBET
GIBET
GIBET
Messages : 2892
$ : 0
Re: Les "Cahiers noirs" de Heidegger
GIBET a écrit:Comment peut-on être nazi sans être antisémite?
150 000 "Mischling" ont combattu dans la Wehrmacht, étaient-ils "nazi" ? C'est en tout cas le terme générique, sur ce forum, pour qualifier un combattant sous l'uniforme allemand pendant la seconde guerre mondiale...
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|