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L'origine des calaomnies sur les Conquistadors

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Message par Merl1 Dim 23 Nov - 14:32

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En 1992, l’Espagne commémore le cinq centième anniversaire de ce fabuleux évènement. Mais un malaise se fait jour. Plutôt que le navigateur, certains préfèrent exalter les civilisations indigènes que les Espagnols auraient anéanties…
C’est l’époque où le politiquement correct, venu des universités américaines, stigmatise le viol commis, au XVIe siècle, par les explorateurs européens. Tourné pour plaire au public des Etats-Unis, Christophe Colomb, le film de Ridley Scott, représente un Colomb (Gérard Depardieu) hanté par le péché de l’homme blanc, face à des Indiens qui préfigurent le bon sauvage, cher au XVIIIe siècle [Rousseau, ndlr].
La légende noire de l’Amérique espagnole n’est pas nouvelle. Elle a été forgée, au XVIIe siècle, par Théodore de Bry. Entre 1590 et 1623, ce protestant flamand a publié une collection de récits de voyages aux Indes dont le but était d’exposer les mille et une turpitude auxquelles les papistes s’étaient adonnés aux colonies.
Les philosophes des Lumières puis les anticléricaux du XIXe siècle ont repris ces accusations. Elles reviennent aujourd’hui … : il s’agit de vanter l’égalité des cultures et de culpabiliser les anciennes nations colonisatrices.
Dans les guides de voyage consacrés au Pérou ou au Mexique, il est désormais convenu de s’extasier sur les Aztèques et les Incas, face auxquels, sans respect pour leur mode de vie, les conquistadors n’auraient montré que cupidité et brutalité… Un hebdomadaire compare l’empire inca « aux Etats européens de l’époque ou aux grandes civilisations de l’Antiquité », tout en admettant qu’on n’y connaissait « ni l’écriture, ni la roue, ni le cheval, ni le bœuf » (une légende-photo précise que l’animal de trait des Incas, c’était… la femme); c’est seulement en incidente que les lecteurs apprennent que chez les Incas, des filles « étaient offertes aux fonctionnaires méritants et que d’autres, ne présentant pas le moindre défaut physique, étaient réservées pour les sacrifices humains » (Le Point, 13 juillet 2001).
Curieux, les mêmes qui dénoncent sans relâche les méthodes de l’Inquisition espagnole se montrent d’une inépuisable indulgence envers les coutumes de l’Amérique précolombienne, pourtant mille fois plus cruelles. Encore une indignation sélective ?…
Cortès et Pizarre se sont trouvés confrontés à la même réalité : les mœurs des Indiens, qui pratiquaient l’anthropophagie et les sacrifices humains.
Dans les Caraïbes, les tribus cannibales, en perpétuel état de guerre, effectuaient des razzias pour enlever et manger leurs congénères (c’est exactement ce que met en scène Mel Gibson dans son film Apocalypto).
L’empire aztèque, une théocratie, vouait un culte au soleil dont la colère devait être apaisée par l’immolation de victimes, choisies de préférence chez l’ennemi. Les conquistadors ont tous dit leur effarement après qu’ils eurent pénétré dans les temples indiens : il s’agissait de charniers envahis par la puanteur et les mouches, où les prêtres mettaient à mort des vierges, des enfants et des prisonniers, arrachant leur cœur pour barbouiller de sang les idoles, puis précipitant les cadavres en bas de l’édifice afin qu’ils soient dépecés et dévorés.

« Chaque jour, raconte Bernal Diaz del Castillo, les Indiens sacrifiaient devant nous trois, quatre, cinq hommes dont le sang couvrait les murs. Ils coupaient les bras, jambes, cuisses et les mangeaient, comme chez nous, la viande de boucherie (Bernarl Diaz del Castillo, Histoire de la conquête de la Nouvelle-Espagne, La Découverte, 1987.) Les temples aztèques que gravissent aujourd’hui les touristes étaient, avant la conquête espagnole, le théâtre d’abominables cruautés. Chez les Incas, le phénomène était analogue. »

Jean Sévillia, Historiquement correct, Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Saint-Amand-Montrond 2003, p. 88-92
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