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Mao Zedong : Dàzhài, une Commune populaire modèle

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Message par Spartakus Dim 10 Aoû - 23:06

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Réorganisation sociale

La réforme agraire de 1950 constitue l’un des moments fondateurs du projet révolutionnaire chinois. Après la première réforme – timide – de 1946, l'objectif est de faire disparaitre l’ennemi économique et politique qu’incarnent les «propriétaires fonciers féodaux » qui opposaient naturellement une résistance – passive - aux réformes du nouveau régime ; la réforme consiste à la redistribution des terres ayant appartenu à la catégorie des « propriétaires fonciers » ou « paysans riches » et à juger ceux qui avaient exercés des responsabilités dans la gestion des affaires communes. Des réunions furent organisées dans les villages, au cours desquelles les familles, et notamment les familles sans terres et les ouvriers agricoles, prirent la parole pour décrire leur situation matérielle et pour proposer que leur soit attribué un statut de classe particulier. Les terres et le petit outillage agraire furent à nouveau redistribués.

Bien évidement, ces réunions seront l'occasion pour certains d'une vengeance contre les classes possédantes qui depuis des siècles et des siècles les avaient contraint à l'esclavage, aux humiliations, à une mort vivante. La vengeance des plus pauvres contre les propriétaires fonciers et les paysans riches sera à la mesure des injustices qu'ils avaient du subir et les violences physiques et psychologiques seront considérées légitimes.
C'est à cette époque que les autorités locales recrutent de nouveaux militants « activistes » issus de la population ordinaire au sein des couches les plus pauvres de l'ancienne société, Mao proclame l’importance qu’il accorde à cette catégorie : Il faut essentiellement prendre appui sur les membres du Parti, les cadres ruraux et ceux qui, parmi les paysans, se distinguent comme activistes. On trouve ces activistes parmi les paysans pauvres, les paysans moyens et dans les foyers qui manquent de grains. Le texte, d’où est tirée cette citation, précise qu’il s’agit de prendre les organes de pouvoir du Parti et du gouvernement comme noyau dirigeant, et de sélectionner, parmi la population locale, 10 à 20 % d’activistes.

Le noyau dirigeant doit s’appuyer sur les activistes pour diffuser, au sein du peuple, les différentes mesures politiques adoptées. Dans une étude, Hua Linshan précise : les activistes sont choisis avec attention par les cadres du Parti et forment un groupe social spécifique ayant reçu une formation systématique. On compte aussi, parmi eux, des membres du Parti ou de la Ligue de la jeunesse communiste qui ont également fait l’objet d’une sélection et d’une formation mais qui n’ont pas encore été promus cadres. Hua Linshan parle à ce propos de la formation d’une catégorie spécifique au sein de la société chinoise : celle du « peuple avancé ». Le Parti souligne régulièrement que ceux qui sont choisis comme activistes sont plus progressistes que les autres, insistant par là-même sur leur comportement politique plutôt que sur leur statut social. L’historien décrit également comment les cadres du parti s’efforcent effectivement, dès leur arrivée au pouvoir, de former un groupe représentant environ 10 à 20 % de la population locale, dans chaque village, dans chaque canton, dans chaque district. C’est en prenant appui sur ce « peuple avancé » que le Parti gouverne et contrôle le reste de la population.

Mao a nommé ce modèle de gouvernement particulier « la dictature des masses » pour bien le distinguer du modèle soviétique. Les critères des autorités communistes pour sélectionner les éléments du « peuple avancé » sont officiellement, outre la fiabilité politique (soit l’obéissance au Parti), « les compétences, l’équité et l’estime accordée par les masses ». Ceux qui possèdent des savoir-faire ou des compétences techniques spécifiques sont souvent sollicités. Les documents officiels étudiés par Hua Linshan montrent également que le mode de distribution des biens et ressources rares, disponibles au sein de la société, privilégie ce groupe social et encourage donc les individus à essayer d’en faire partie. Que ce soit pour l’affectation à un emploi rémunéré, pour une promotion ou pour une nomination à un poste de cadre, les membres du « peuple avancé » sont prioritaires. Par ailleurs, il est absolument nécessaire d’avoir été activiste pour pouvoir envisager devenir membre du Parti, puis cadre.

Chen Yonggui disposait de toutes les conditions requises pour devenir membre du Parti et Jia Jincai, sera l'introducteur de Chen au PCC en 1948. Après une formation, il rejoindra avec d'autres compagnons le groupe d'activistes de Dàzhài. Chen Yonggui, était déjà, à l’époque du tonggou tonxiao, un activiste réputé dans toute la région. Sa formation à peine terminée, son premier geste fut de vendre à l’État 5 500 livres de grains sur les 6 000 que possédait sa famille. Un autre activiste du village, Li Xiqing, livra, quant à lui, 6 000 livres de grains. Les 14 membres locaux du Parti remirent, en tout, 12 200 livres de céréales à l’État, soit deux fois plus que ce qui leur était demandé. Un document signalait que « Le village devait remettre au total 35 000 livres de grains, mais le secrétaire du Parti s’engagea avec confiance à remettre en tout 60 000 livres. » Le quota finalement atteint fut de 45 000 livres. Les activistes ne se sont pas contentés de donner l’exemple en livrant à l’État des quantités supérieures à celles qui étaient réclamées. Les mesures qui accompagnaient la mise en place du nouveau dispositif spécifiaient que les grains vendus à l’État devaient être ceux qui restaient une fois que « les grains pour la bouche » (ceux nécessaires à la consommation familiale) avaient été mis de côté.

L’estimation, pour chaque foyer, du volume de céréales à remettre à l’État impliquait donc toute une série de calculs sur lesquels il fallait s’entendre : le montant de la production par mu selon la qualité des parcelles ; la quantité de grains à conserver pour les semences et pour le bétail ; celle à retrancher pour la consommation familiale (à raison de 360 livres par individu et par an). La production totale devait être évaluée en fonction des résultats de l’année précédente et des variations enregistrées pendant les premiers mois de l’année en cours. Pour diminuer la quantité de céréales qu’ils devaient vendre à l’État au prix faible imposé, les foyers furent enclins à annoncer des chiffres de production inférieurs à la réalité. Sans l’engagement radical des activistes, qui vivaient aux côtés des paysans ordinaires, le « système d’achat et de ravitaillement unifié » n’aurait pu être adopté avec une telle rapidité et une telle efficacité. Les archives administratives ainsi que les entretiens réalisés sur place soulignent que les activistes ont bel et bien fourni des quantités de céréales supérieures à ce qui était attendu. L’un des habitants de Dazhai raconte aujourd’hui :

Les activistes montraient l’exemple tout en sachant pertinemment que, sur le plan des grains, c’était à leur détriment. Et c’est bien parce qu’ils acceptaient, eux, ce sacrifice, qu’il devenait plus difficile pour nous autres de prendre la parole pour nous opposer à cette mesure. L’activiste Chen Yonggui n’a gardé que 500 livres pour sa famille de 4 personnes. Mais on sait très bien chez nous qu’il faut environ 360 livres par personne pour survivre. Quelques mois après le mouvement, toute sa famille n’avait plus de quoi manger : il a fallu qu’ils trouvent toutes sortes de moyens pour survivre.

En 1952, Chen Yonggui, activiste local, a 36 ans, est fort comme un bœuf et analphabète, mais convaincu par ses talents d'organisateur, Jia Jincai, l'introducteur de Chen au PCC en 1948, propose son élection en tant que secrétaire de la section du Parti à Dàzhài. A une période où le régime décide le renforcement des mesures de collectivisation des terres ; la mise en place en 1953 du « système d’achat et de ravitaillement unifié » qui établit le monopole de l’État sur l’acquisition et la distribution des produits agricoles, le mouvement de collectivisation lancé à grande échelle à la fin de l’année 1955, lequel aboutira, fin 1956, à l’organisation en coopératives de la totalité des 120 millions de familles rurales, obligeant les exploitants isolés à se joindre aux coopératives, qui à leur tour seront regroupés en 1958 en Communes populaires, sous contrôle centralisé des droits de propriétés et principe égalitaire de redistribution de la production. Après le processus national de collectivisation agricole, les autorités décidèrent d'organiser l'institution de coopératives agricoles. La majorité des familles – pauvres - de Dàzhài, était impatiente de fonder la nouvelle coopérative, tandis que d'autres – les plus aisés - préféraient cultiver leurs terres individuellement. Les membres de la coopérative réussirent à doubler le rendement annuel moyen de 70 kg par mu à 131 kg, une productivité plus élevée par rapport aux 125 kg par mu en moyenne des paysans hors coopérative. À la fin de 1955, tous les familles (73) sauf une famille aisée d'ex-propriétaire, avaient rejoint la coopérative. Dàzhài n'était plus un village traditionnel mais un nouveau type de communauté
rurale fonctionnant en coopérative.

Ce changement structurel et organisationnel produira un grand changement de mentalité parmi les paysans : une grande ferveur, un véritable espoir dans la communauté et une grande confiance. Ce qui n'était déjà plus le cas dans nombre de villages car au fil du temps et des réformes, les paysans montraient de moins en moins d'enthousiasme au travail ; une des principales raisons qui expliquait leur manque d’ardeur à produire tenait à ce que les foyers, qui produisaient plus, n’en tiraient aucun avantage tandis que les foyers, qui produisaient moins, ne s’en sortaient pas plus mal. Quel que soit le travail fourni, le résultat était le même, mais les premiers avaient dépensé plus d’énergie.
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Message par Invité Lun 11 Aoû - 17:14

Merci chère photocopieuse !!!!
Et tu oses nous parler des copiés/collés de Providence ? :shock: 
Tu es comme frère Georges, un comique..... :D:
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Message par Spartakus Lun 11 Aoû - 17:49

Bah faut savoir, c'est bien toi qui disais...

Tu confirme ton vide "historique"! si tu avais des copiés/collés sur la politique sociale de ton horrible idéologie, tu nous les montreraient de suite....

Bonne soirée. :)
Spartakus

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